14046 shaares
Ce n’est pas tous les jours qu’on a en face de nous, pendant 50 minutes et pour nous tous seuls, le patron de l’ICANN. Pour l’expliquera grossièrement à nos auditeurs, mais on prendra le temps d’y revenir plus en détail, l’ICANN est le principal organe de gouvernance de l’Internet. Ce qui signifie que pour nous qui nous intéressons au numérique, recevoir le président de l’ICANN, c’est un peu comme recevoir le directeur général de l’OMC si on s’occupait de commerce ou le président la FIFA si on s’occupait de football. Mais Internet, ce n’est pas le football ou le commerce, et il y a dans la manière dont fonctionne l’ICANN, dans son statut même, des particularités qui ne manquent pas de poser question. La dépendance vis-à-vis des Etats-Unis, les débats qui ont lieu pour savoir l’Internet doit être géré par les Etats dans une sorte d’ONU numérique ou s’il faut maintenir une gestion multi-acteurs (où sont impliqués les états mais aussi les entreprises et la société civile). Et puis, il y a bien sûr les suites de l’affaire Snowden, du système de surveillance installé par les Etats-Unis qui, paradoxalement, a obligé l’ICANN à se positionner, voire l’a fait apparaître comme une voie de recours, mais aussi montré que techniquement, ce n’était pas là où était le pouvoir puisque le NSA ne s’est intéressé à rien qui était sous la dépendance de l’ICANN. Bref, nombre de questions à poser aujourd’hui à Fadi Chehadé.