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PROPRIETE
Ces dernières semaines auront été marquées par la folie Pokémon Go et une annonce a priori assez délirante me donne l’occasion d’aborder ce sujet sous l’angle juridique. On a appris en effet que le maire de la commune de Bressolles, petit village de 800 habitants dans l’Allier, avait pris un arrêté pour « interdire l’implantation de Pokémon sur la commune », en avançant des motifs de sécurité. L’acte a été adressé à Niantic, la société éditrice du jeu, ainsi qu’à la Pokémon Company.
On pourrait à première vue trouver cocasse ce type d’interdiction proférée par un maire, mais les problèmes se sont multipliés ces dernières semaines à propos de villes ou de lieux publics ne souhaitant plus figurer sur la carte virtuelle du jeu.
(...)
Ces divers incidents soulèvent une intéressante question, qui a très bien été posée dans un article du Guardian paru le mois dernier : « A qui appartient l’espace virtuel autour d’un lieu physique ? ».
On pourrait à première vue trouver cocasse ce type d’interdiction proférée par un maire, mais les problèmes se sont multipliés ces dernières semaines à propos de villes ou de lieux publics ne souhaitant plus figurer sur la carte virtuelle du jeu.
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Ces divers incidents soulèvent une intéressante question, qui a très bien été posée dans un article du Guardian paru le mois dernier : « A qui appartient l’espace virtuel autour d’un lieu physique ? ».
Nous avons cru que tout était propriété, que chaque atome appartenait au premier qui le réclamerait.
Mais nous avons oublié que la matière a toujours existé, qu’elle nous a été transmise et que nous la transmettrons à notre tour, peu importe les transactions, les ventes et les achats. Nous n’en sommes que les dépositaires temporaires.
Nous avons cru que tout se vendait et tout s’achetait. Que pour subsister, il fallait acheter et donc vendre pour gagner de quoi acheter.
Mais nous avons oublié que, parfois, nous n’avons même plus de quoi acheter le minimum vital. Alors nous avons puni ceux qui étaient dans cette situation, nous les avons accusé et nous nous sommes convaincu que nous ne serions jamais comme eux. Nous avons séparé l’humanité en deux.
Mais nous avons oublié que la matière a toujours existé, qu’elle nous a été transmise et que nous la transmettrons à notre tour, peu importe les transactions, les ventes et les achats. Nous n’en sommes que les dépositaires temporaires.
Nous avons cru que tout se vendait et tout s’achetait. Que pour subsister, il fallait acheter et donc vendre pour gagner de quoi acheter.
Mais nous avons oublié que, parfois, nous n’avons même plus de quoi acheter le minimum vital. Alors nous avons puni ceux qui étaient dans cette situation, nous les avons accusé et nous nous sommes convaincu que nous ne serions jamais comme eux. Nous avons séparé l’humanité en deux.