14046 shaares
J’hésite toujours à partager mes réflexions relatives au monde de l’édition, d’autant que mes positions ne sont pas tellement en phase avec celles d’une écrasante majorité d’auteurs et d’autrices (cf. les questions du domaine public, de la réforme selon moi nécessaire du droit d’auteur, sur le partage/piratage et les Creative Commons aussi, bref, vous voyez le tableau). Quand tu y réfléchis deux secondes, c’est une déclaration de guerre. Ce n’est pas une guerre franche ni une guerre très précise quant à ses objectifs, et puis beaucoup de gens se fichent de mon avis comme de leur première paire de chaussettes (et je leur en sais gré), mais à mon petit niveau, c’est l’équivalent de se tirer une balle dans le pied. L’adresse de ce blog figure sur tous les manuscrits que j’ai envoyés à des maisons d’édition. Tous les potentiels récipiendaires ont donc pu consulter mes articles, qui souvent bousculent, parfois fustigent, certains versants de l’industrie sans laquelle ces sociétés n’existeraient pas. Je sais que parmi eux, certains sont bienveillants. Parfois même ils sont d’accord avec moi ; pas sur tout bien sûr, mais c’est déjà mieux que rien. Mais j’imagine que pour les autres, les 98% pour qui ce genre de salades n’est ni plus ni moins qu’un ramassis d’utopies et d’incitation au piratage, c’est plus difficile à avaler. Après tout, pourquoi éditer quelqu’un qui « crache dans la soupe » ? Oh, ne me demandez pas : je n’ai pas la réponse.