14046 shaares
Il n'y a qu'une seule manière de perdre la guerre contre le terrorisme. Et c'est celle que nous choisissons de plus en plus.
"Nous sommes en guerre". L'expression était déjà largement utilisée l'an dernier au moment de justifier l'adoption de la loi anti-terrorisme, elle est devenue incontournable depuis les attentats commis dans les locaux de Charlie Hebdo et dans l'épicerie casher de Vincennes. Mais il s'agit d'une guerre très particulière dont on ne dit pas assez la caractéristique principale : nous ne pouvons pas la perdre. En tout cas pas militairement, et pas sur notre propre territoire.
(...)
Mais nous pouvons perdre la guerre si nous devenons nos propres ennemis. Si au nom de cette guerre qui nous est déclarée et à laquelle nous répondons, nous oublions les valeurs de la démocratie que nous prétendons protéger. Ce ne serait pas une défaite militaire, impossible, mais une défaite morale, idéologique, républicaine.
(...)
En France, la récente loi anti-terrorisme de novembre 2014 prévoit déjà la possibilité de bloquer des sites sans passer par un juge, ce qui entrera en vigueur dans les toutes prochaines semaines avec la publication du décret d'application. Il est également prévu des peines très lourdes de 7 ans de prison pour ceux qui diffusent des contenus incitant aux actions terroristes. Est-il réellement nécessaire d'aller plus loin encore, avec des lois qui sont très logiquement rédigées dans des termes larges, qui s'appliquent non seulement aux terroristes d'Al Qaïda ou de l'Etat Islamique, mais aussi potentiellement à toute une série d'autres "terrorismes" d'aujourd'hui ou de demain, dont la qualification est laissée à l'appréciation des seuls gouvernements ?
Plus le terrorisme fait s'éloigner la justice et incite les Etats à contrôler les opinions et les discours pour détecter et censurer les individus déviants, plus la démocratie s'éloigne, et plus la radicalisation peut se renforcer. C'est la seule manière dont nous pouvons perdre la guerre, et dont les terroristes peuvent la gagner. Et c'est celle que nous choisissons.
"Nous sommes en guerre". L'expression était déjà largement utilisée l'an dernier au moment de justifier l'adoption de la loi anti-terrorisme, elle est devenue incontournable depuis les attentats commis dans les locaux de Charlie Hebdo et dans l'épicerie casher de Vincennes. Mais il s'agit d'une guerre très particulière dont on ne dit pas assez la caractéristique principale : nous ne pouvons pas la perdre. En tout cas pas militairement, et pas sur notre propre territoire.
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Mais nous pouvons perdre la guerre si nous devenons nos propres ennemis. Si au nom de cette guerre qui nous est déclarée et à laquelle nous répondons, nous oublions les valeurs de la démocratie que nous prétendons protéger. Ce ne serait pas une défaite militaire, impossible, mais une défaite morale, idéologique, républicaine.
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En France, la récente loi anti-terrorisme de novembre 2014 prévoit déjà la possibilité de bloquer des sites sans passer par un juge, ce qui entrera en vigueur dans les toutes prochaines semaines avec la publication du décret d'application. Il est également prévu des peines très lourdes de 7 ans de prison pour ceux qui diffusent des contenus incitant aux actions terroristes. Est-il réellement nécessaire d'aller plus loin encore, avec des lois qui sont très logiquement rédigées dans des termes larges, qui s'appliquent non seulement aux terroristes d'Al Qaïda ou de l'Etat Islamique, mais aussi potentiellement à toute une série d'autres "terrorismes" d'aujourd'hui ou de demain, dont la qualification est laissée à l'appréciation des seuls gouvernements ?
Plus le terrorisme fait s'éloigner la justice et incite les Etats à contrôler les opinions et les discours pour détecter et censurer les individus déviants, plus la démocratie s'éloigne, et plus la radicalisation peut se renforcer. C'est la seule manière dont nous pouvons perdre la guerre, et dont les terroristes peuvent la gagner. Et c'est celle que nous choisissons.