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BIENSCOMMUNS
L’ABF (Association des bibliothécaires de France) a tenu son congrès à Strasbourg ce week-end. En ouverture, elle a publié une « Charte du droit fondamental des citoyens à accéder à l’information et aux savoirs par les bibliothèques«
Ce texte contient une série de principes visant notamment à garantir l’absence de censure, le libre accès à Internet, le partage de la culture et du savoir en bibliothèque, le respect de la vie privée et des données personnelles. Il se réfère explicitement aux biens communs de la connaissance et préconise largement l’emploi des licences libres et le respect du domaine public. Cette charte est adossée à un système de labels permettant à chaque établissement de se situer par rapport à ces valeurs.
Voici les 8 points fondamentaux :
Ce texte contient une série de principes visant notamment à garantir l’absence de censure, le libre accès à Internet, le partage de la culture et du savoir en bibliothèque, le respect de la vie privée et des données personnelles. Il se réfère explicitement aux biens communs de la connaissance et préconise largement l’emploi des licences libres et le respect du domaine public. Cette charte est adossée à un système de labels permettant à chaque établissement de se situer par rapport à ces valeurs.
Voici les 8 points fondamentaux :
Le mois dernier, les médias ont abondamment montré et commenté la victoire électorale des militants de la mouvance « Indignés ». Ils ont en revanche plus parcimonieusement évoqué le programme, l’esprit et les convictions des responsables qui vont bientôt être aux commandes de Barcelone.
Le témoignage de l’universitaire Mayo Fuster Morell suggère que les valeurs et les pratiques du Libre ne sont pas étrangères à cette victoire, ce qui pourrait — rêvons un peu — servir d’exemple à d’autres pays européens confrontés à l’austérité. Ce relatif investissement du Libre dans le champ de la politique a de quoi nous réjouir : voilà longtemps que le Libre n’est pas seulement du code ou de l’art. Culture et objets libres sont gagnent aussi du terrain désormais. À Barcelone, on en est peut-être au libre citoyen.
Les communs à la conquête de Barcelone !
Une victoire de David sur Goliath
Le témoignage de l’universitaire Mayo Fuster Morell suggère que les valeurs et les pratiques du Libre ne sont pas étrangères à cette victoire, ce qui pourrait — rêvons un peu — servir d’exemple à d’autres pays européens confrontés à l’austérité. Ce relatif investissement du Libre dans le champ de la politique a de quoi nous réjouir : voilà longtemps que le Libre n’est pas seulement du code ou de l’art. Culture et objets libres sont gagnent aussi du terrain désormais. À Barcelone, on en est peut-être au libre citoyen.
Les communs à la conquête de Barcelone !
Une victoire de David sur Goliath
En 2004, Patrick Le Lay, alors PDG de TF1, expliquait ainsi la mission sa chaîne de télévision: « Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible ».
Si notre temps de cerveau disponible est un bien commun, sa capture par la publicité est une forme de tragédie des communaux.
La tragédie des biens communs était le titre d’un article de Garett Hardin paru dans le magazine Science en 1968, décrivant comment l’accès libre à une ressource faisant l’objet d’une forte demande peut conduire à la surexploitation de cette ressource.
Hardin décrit la liberté comme la reconnaissance de la nécessité. En d’autres termes, choisir c’est renoncer.
Nous pouvons collectivement renoncer à exercer notre liberté de procréer au profit d’autres libertés menacées par la surpopulation mondiale.
Si notre temps de cerveau disponible est un bien commun, sa capture par la publicité est une forme de tragédie des communaux.
La tragédie des biens communs était le titre d’un article de Garett Hardin paru dans le magazine Science en 1968, décrivant comment l’accès libre à une ressource faisant l’objet d’une forte demande peut conduire à la surexploitation de cette ressource.
Hardin décrit la liberté comme la reconnaissance de la nécessité. En d’autres termes, choisir c’est renoncer.
Nous pouvons collectivement renoncer à exercer notre liberté de procréer au profit d’autres libertés menacées par la surpopulation mondiale.
Un article qui « défend » Google sur le framablog… sérieusement ?
Oui : sérieusement. Car ce billet d’Evgeny Morozov ne défend pas Google, ni Facebook ni leurs consorts, mais il incite nos politiques à ne pas céder à la facilité de marteler le colosse de la Silicon Valley en lui imputant tous les maux du monopole actuel, et à s’attaquer au fond du problème : la maîtrise de nos données.
Lionel Maurel (juriste et bibliothécaire connu sous le pseudo Calimaq) parle au travers de son blog des données personnelles, et suit de près les théories qui évoluent d’une vision propriétariste à la perspective de données devenant un commun.
Plutôt que de démanteler les monopoles de GAFAM, la création d’un « commun des données » pourrait couper l’herbe sous les pieds d’argile de ces colosses de manière plus éthique et solidaire.
Et si l’Europe avait le pouvoir politique de rendre cela possible… ?
L’Europe a tort de s’attaquer à la hache au géant Google.
Oui : sérieusement. Car ce billet d’Evgeny Morozov ne défend pas Google, ni Facebook ni leurs consorts, mais il incite nos politiques à ne pas céder à la facilité de marteler le colosse de la Silicon Valley en lui imputant tous les maux du monopole actuel, et à s’attaquer au fond du problème : la maîtrise de nos données.
Lionel Maurel (juriste et bibliothécaire connu sous le pseudo Calimaq) parle au travers de son blog des données personnelles, et suit de près les théories qui évoluent d’une vision propriétariste à la perspective de données devenant un commun.
Plutôt que de démanteler les monopoles de GAFAM, la création d’un « commun des données » pourrait couper l’herbe sous les pieds d’argile de ces colosses de manière plus éthique et solidaire.
Et si l’Europe avait le pouvoir politique de rendre cela possible… ?
L’Europe a tort de s’attaquer à la hache au géant Google.
Cette semaine, Philippe Lemoine a remis au gouvernement le rapport dont la rédaction lui avait été confiée en janvier dernier, dans le cadre d’une mission sur la « transformation numérique » de l’économie française. Il comprend plus de 180 propositions très diverses, parmi lesquelles on peut relever une recommandation N°98, faisant allusion aux « licences à réciprocité » dont j’ai déjà eu l’occasion de parler à plusieurs reprises sur S.I.Lex :
Recommandation n°98 : développer la notion de bien commun des innovations technologiques en s’appuyant sur de nouvelles licences de type Peer Production Licence & Reciprocity Licence (usage libre et non commercial).
Recommandation n°98 : développer la notion de bien commun des innovations technologiques en s’appuyant sur de nouvelles licences de type Peer Production Licence & Reciprocity Licence (usage libre et non commercial).
La mise à jour de notre manifeste encourage au développement d’une littératie des Communs.
Le développement d’une littératie des Communs doit favoriser la citoyenneté et les apprentissages en réseaux, socles de l’existence des Communs. Il faut donc enseigner des connaissances, transmettre des savoir-faire et savoirs être qui garantissent la capacité des citoyens de demain à créer des Communs. L’apprentissage de la création, du stockage et de la mise en circulation de l’information, ainsi qu’une formation à la compréhension critique de notre environnement numérique doivent être pleinement intégrées dans les cursus scolaires et universitaires et dans les formations tout au long de la vie.
En outre, la création de ressources (éducatives) libres doivent être encouragées et comporter une clause de partage à l’identique, qu’il s’agisse de données, de métadonnées, de savoirs, garanties pour une libre circulation des connaissances.
Le développement d’une littératie des Communs doit favoriser la citoyenneté et les apprentissages en réseaux, socles de l’existence des Communs. Il faut donc enseigner des connaissances, transmettre des savoir-faire et savoirs être qui garantissent la capacité des citoyens de demain à créer des Communs. L’apprentissage de la création, du stockage et de la mise en circulation de l’information, ainsi qu’une formation à la compréhension critique de notre environnement numérique doivent être pleinement intégrées dans les cursus scolaires et universitaires et dans les formations tout au long de la vie.
En outre, la création de ressources (éducatives) libres doivent être encouragées et comporter une clause de partage à l’identique, qu’il s’agisse de données, de métadonnées, de savoirs, garanties pour une libre circulation des connaissances.
Après un peu plus de deux ans d’existence, notre collectif a vu la thématique des biens communs se déployer dans le débat public et dans différents domaines (culture, éducation, semences, etc…). Nous nous en réjouissons et nous pensons plus que jamais que les thématiques du manifeste sont à défendre.
Sous l’influence de contributions majeures aux débats et de réflexions internes notre approche des communs a évolué et nous souhaitons apporter un changement de terminologie important au cœur du manifeste qui fonde notre action.
Nous définissons, avec David Bollier, les biens communs avec trois éléments :
1) une ressource mise en partage, au sein 2) d’une communauté, qui se donne 3) des règles et une gouvernance pour la gérer.
Or l’expression « biens communs » met l’accent sur le premier terme (la ressource) au détriment des deux autres dimensions (la communauté et les règles), alors qu’elles sont, en définitive, plus importantes quand on parle de communs.
Sous l’influence de contributions majeures aux débats et de réflexions internes notre approche des communs a évolué et nous souhaitons apporter un changement de terminologie important au cœur du manifeste qui fonde notre action.
Nous définissons, avec David Bollier, les biens communs avec trois éléments :
1) une ressource mise en partage, au sein 2) d’une communauté, qui se donne 3) des règles et une gouvernance pour la gérer.
Or l’expression « biens communs » met l’accent sur le premier terme (la ressource) au détriment des deux autres dimensions (la communauté et les règles), alors qu’elles sont, en définitive, plus importantes quand on parle de communs.
L’approche par les communs s’inscrit dans la continuité de l’appel pour la constitution d’un réseau francophone autour des Biens Communs :
Par Biens Communs, nous entendons plusieurs choses : il s’agit d’abord de ressources que nous voulons partager et promouvoir, que celles-ci soient naturelles – une forêt, une rivière, la biosphère -, matérielles – une machine-outil, une imprimante – ou immatérielles – une connaissance, un logiciel, l’ADN d’une plante ou d’un animal –. Il s’agit aussi des formes de gouvernance associées à ces ressources, qui vont permettre leur partage, le cas échéant leur circulation, leur valorisation sans destruction, leur protection contre ceux qui pourraient atteindre à leur intégrité. Les Biens Communs sont donc à la fois une approche alternative de la gestion de biens et de services, qui bouscule le modèle économique dominant basé sur la propriété, et un imaginaire politique renouvelé.
Les politiques publiques de l’accès à l’information se sont construites sur l’accès et la diffusion de biens rares et rivaux, c’est-à-dire que la jouissance des objets tangibles qu’elles mettent à disposition prive d’autres personnes de cette même jouissance. Or le propre du numérique est la faculté de reproduire des biens non rivaux à l’identique et sans perte d’information, à l’infini, et pour un coût quasi nul. Le contexte est radicalement nouveau car il permet la création et la diffusion à grande échelle des communs de la connaissance. En voici une définition:
Les Biens communs qui peuvent être créés, échangés et manipulés sous forme d’information, et dont les outils de création et le traitement sont souvent eux-mêmes de la connaissances (logiciels). Il peut s’agir de données, de connaissances, de créations dans tous les médias, d’idées, de logiciels. Les biens communs de la connaissances sont des biens publics parfaits au sens économique, contrairement aux biens communs physiques, qui gardent toujours une part de rivalité ou d’excluabilité.
Ni mouvement politique, ni opposition frontale entre secteur public et secteur privé, il s’agit de considérer la connaissance dans une triple dynamique :
Par Biens Communs, nous entendons plusieurs choses : il s’agit d’abord de ressources que nous voulons partager et promouvoir, que celles-ci soient naturelles – une forêt, une rivière, la biosphère -, matérielles – une machine-outil, une imprimante – ou immatérielles – une connaissance, un logiciel, l’ADN d’une plante ou d’un animal –. Il s’agit aussi des formes de gouvernance associées à ces ressources, qui vont permettre leur partage, le cas échéant leur circulation, leur valorisation sans destruction, leur protection contre ceux qui pourraient atteindre à leur intégrité. Les Biens Communs sont donc à la fois une approche alternative de la gestion de biens et de services, qui bouscule le modèle économique dominant basé sur la propriété, et un imaginaire politique renouvelé.
Les politiques publiques de l’accès à l’information se sont construites sur l’accès et la diffusion de biens rares et rivaux, c’est-à-dire que la jouissance des objets tangibles qu’elles mettent à disposition prive d’autres personnes de cette même jouissance. Or le propre du numérique est la faculté de reproduire des biens non rivaux à l’identique et sans perte d’information, à l’infini, et pour un coût quasi nul. Le contexte est radicalement nouveau car il permet la création et la diffusion à grande échelle des communs de la connaissance. En voici une définition:
Les Biens communs qui peuvent être créés, échangés et manipulés sous forme d’information, et dont les outils de création et le traitement sont souvent eux-mêmes de la connaissances (logiciels). Il peut s’agir de données, de connaissances, de créations dans tous les médias, d’idées, de logiciels. Les biens communs de la connaissances sont des biens publics parfaits au sens économique, contrairement aux biens communs physiques, qui gardent toujours une part de rivalité ou d’excluabilité.
Ni mouvement politique, ni opposition frontale entre secteur public et secteur privé, il s’agit de considérer la connaissance dans une triple dynamique :
En 2013, 200 événements avaient été organisés dans une quarantaine de villes francophones à travers le monde pour explorer et faire connaître toute la diversité des communs (ressources créées, gérées et partagées collectivement par une communauté). Ses acteurs ont imaginé pour 2015 un événement encore plus ambitieux, dans l’idée de toujours mieux populariser l’approche par les communs comme levier majeur de la transition vers un monde durable.
Chaque ville, chaque territoire, chaque collectif local, désireux d’être partie prenante de ce nouveau « temps des communs » (du 5 au 18 octobre 2015) pourra, comme en 2013, inscrire librement des événements dans le programme de la quinzaine ; un temps fort partagé, le samedi 10 octobre, est prévu afin de pouvoir la rendre plus visible au plan national.
L'annonce initiale évoque aussi une articulation avec « Remix the commons » et « SavoirsCom1 », un agenda des usages locaux, une cartographie des initiatives, opération de collecte des « recettes libres » et contenus pédagogiques sur les communs, une organisation d’une conférence TEDx, une conception d’un MOOC pour les communs et une recherche de financements publics et privés pour le travail de préparation, de communication et de coordination de l’événement
Chaque ville, chaque territoire, chaque collectif local, désireux d’être partie prenante de ce nouveau « temps des communs » (du 5 au 18 octobre 2015) pourra, comme en 2013, inscrire librement des événements dans le programme de la quinzaine ; un temps fort partagé, le samedi 10 octobre, est prévu afin de pouvoir la rendre plus visible au plan national.
L'annonce initiale évoque aussi une articulation avec « Remix the commons » et « SavoirsCom1 », un agenda des usages locaux, une cartographie des initiatives, opération de collecte des « recettes libres » et contenus pédagogiques sur les communs, une organisation d’une conférence TEDx, une conception d’un MOOC pour les communs et une recherche de financements publics et privés pour le travail de préparation, de communication et de coordination de l’événement
La semaine dernière, le chercheur Antonio Casilli a publié sur son blog un document intitulé « Quatre thèses sur surveillance de masse et vie privée », destiné à alimenter des travaux que le Conseil d’Etat mène en ce moment en vue de la réalisation d’une étude sur le thème « Technologies numériques et libertés et droits fondamentaux », à paraître à la rentrée.
La semaine dernière est paru un article sur le site de Libération qui montre que les opposants au projet d’aéroport occupant le site de Notre-Dame-Des-Landes sont déjà en train d’imaginer la suite, en se référant au vocabulaire des biens communs. L’idée est d’arriver à empêcher, au cas où le projet d’aéroport serait abandonné, que des gros exploitants ne s’approprient le terrain investi actuellement pour développer des cultures intensives :
A la ferme de Bellevue, qui accueillera débats et concerts ce week-end, 120 hectares squattés sont cultivés depuis un an et demi par le collectif Copain (400 adhérents, plutôt jeunes, de la Confédération paysanne) et des paysans bio. Et, ici, l’objectif est de dépasser la propriété privée des terres pour privilégier les usages communs.
A la ferme de Bellevue, qui accueillera débats et concerts ce week-end, 120 hectares squattés sont cultivés depuis un an et demi par le collectif Copain (400 adhérents, plutôt jeunes, de la Confédération paysanne) et des paysans bio. Et, ici, l’objectif est de dépasser la propriété privée des terres pour privilégier les usages communs.
La réflexion sur les licences de mise en partage des créations est actuellement en plein renouvellement, notamment du côté du mouvement des Communs. En 2012, j’avais déjà écrit un billet à propos de la Peer Production Licence : une nouvelle licence proposée par l’allemand Dmytri Kleiner, dérivé de la Creative Commons CC-BY-NC-SA, qui introduit une logique avancée de réciprocité dans l’utilisation des contenus.
Que sont les biens communs ?
Dans le domaine physique, les biens communs sont des biens rivaux mais non-exclusifs.
La qualification de rivale signifie que tout le monde ne peut les utiliser en même temps. Cela peut être dû à leur nature physique. Par exemple il n’est pas possible de construire deux maisons au même endroit. La terre est donc un bien rival. Mais cela peut aussi être dû à des restrictions artificielles. Ainsi la connaissance ou l’information ne sont a priori pas rivales: que j’ai une idée ne vous éclaire pas moins. Des lois peuvent cependant interdire la diffusion d’extraits de livres, de morceaux de musique ou la réutilisation de procédés de construction, essayant par là d’imposer à ces biens les mêmes règles de propriété que pour des biens physiques et de les rendre rivaux.
La qualification de non-exclusifs signifie qu’ils n’appartiennent pas une personne unique, mais plutôt à une communauté ou à l’humanité dans son ensemble. L’économie des biens communs est généralement considérée comme une troisième voie entre capitalisme individualiste et économie centralisée.
Dans le domaine physique, les biens communs sont des biens rivaux mais non-exclusifs.
La qualification de rivale signifie que tout le monde ne peut les utiliser en même temps. Cela peut être dû à leur nature physique. Par exemple il n’est pas possible de construire deux maisons au même endroit. La terre est donc un bien rival. Mais cela peut aussi être dû à des restrictions artificielles. Ainsi la connaissance ou l’information ne sont a priori pas rivales: que j’ai une idée ne vous éclaire pas moins. Des lois peuvent cependant interdire la diffusion d’extraits de livres, de morceaux de musique ou la réutilisation de procédés de construction, essayant par là d’imposer à ces biens les mêmes règles de propriété que pour des biens physiques et de les rendre rivaux.
La qualification de non-exclusifs signifie qu’ils n’appartiennent pas une personne unique, mais plutôt à une communauté ou à l’humanité dans son ensemble. L’économie des biens communs est généralement considérée comme une troisième voie entre capitalisme individualiste et économie centralisée.
A l’origine de SavoirsCom1, nous sommes deux bibliothécaires : Silvère Mercier, alias Silvae, auteur de Bibliobsession, bibliothécaire engagé pour les libertés à l’ère numérique et la libre dissémination des savoirs, et Lionel Maurel, alias Calimaq, auteur du blog S.I.Lex, chroniqueur sur @OWNI, juriste & bibliothécaire.
Depuis quelques années, nous participons aux débats professionnels de l’information-documentation dans les associations, les journées d’études, les congrès, etc. Passionnés par les changements organisationnels, cognitifs, juridiques ou techniques amenés par le numérique, nous faisons les constats suivants :
Depuis quelques années, nous participons aux débats professionnels de l’information-documentation dans les associations, les journées d’études, les congrès, etc. Passionnés par les changements organisationnels, cognitifs, juridiques ou techniques amenés par le numérique, nous faisons les constats suivants :
Qu’y a-t-il de commun entre une coopérative, un potager partagé, un collectif de hackers ou une communauté autochtone gérant une forêt ? Tous « agissent et coopèrent avec leurs pairs, de manière auto-organisée, pour satisfaire leurs besoins essentiels », explique David Bollier. Ce chercheur états-unien et militant infatigable des biens communs nous invite à ne plus être des « créatures du marché », des consommateurs isolés sans autre pouvoir que de voter occasionnellement, mais à devenir plutôt des « commoneurs » : des acteurs d’un système de production, de relations sociales et de gouvernance alternatif au néolibéralisme.
Aaaah, cela faisait longtemps qu'on nous avait pas présenté une nouvelle technologie comme "la prochaine révolution", "plus impactante sur nos vies que la déferlante des smartphones", "la nouveauté qui va changer le monde".
Après l'impression 3D, voilà qu'on remet ça avec les drones. Car encore une fois, ce n'est pas l'existence de la technologie qui est importante (les premiers concepts datent du début du XXème siècle), mais la baisse des coûts et sa démocratisation au grand public.
Il faut dire que si l'on aurait pu considérer ces petits aéronefs télécommandés comme de simples jouets réservés aux plus geeks d'entre nous ou à quelques poignées de passionnés, on se rend vite compte que cela risque d'aller beaucoup plus loin. Il suffit pour cela d'imaginer les possibilités qu'ils peuvent nous offrir.
Tu ne vois pas ? Voici donc un aperçu des secteurs qui pourraient être totalement bouleversés par la démocratisation de ces appareils, inspiré par cet article de MakeUseOf et complété par mes recherches.
Après l'impression 3D, voilà qu'on remet ça avec les drones. Car encore une fois, ce n'est pas l'existence de la technologie qui est importante (les premiers concepts datent du début du XXème siècle), mais la baisse des coûts et sa démocratisation au grand public.
Il faut dire que si l'on aurait pu considérer ces petits aéronefs télécommandés comme de simples jouets réservés aux plus geeks d'entre nous ou à quelques poignées de passionnés, on se rend vite compte que cela risque d'aller beaucoup plus loin. Il suffit pour cela d'imaginer les possibilités qu'ils peuvent nous offrir.
Tu ne vois pas ? Voici donc un aperçu des secteurs qui pourraient être totalement bouleversés par la démocratisation de ces appareils, inspiré par cet article de MakeUseOf et complété par mes recherches.
En mars dernier, nous avons tendu notre micro au philosophe Bernard Stiegler dans les locaux parisiens de l’Institut de recherche et d’innovation qu’il dirige.
Le logiciel libre, ses licences, le domaine public, les biens communs : autant de sujets qui intéressent hautement Bernard Stiegler. Mais pour lui, toutes ces problématiques s’inscrivent dans un cadre beaucoup plus vaste, qu’il est urgent de prendre à bras le corps : la révision totale de l’organisation de notre société.
Le logiciel libre, ses licences, le domaine public, les biens communs : autant de sujets qui intéressent hautement Bernard Stiegler. Mais pour lui, toutes ces problématiques s’inscrivent dans un cadre beaucoup plus vaste, qu’il est urgent de prendre à bras le corps : la révision totale de l’organisation de notre société.
En matière de données numériques, trois vagues médiatiques se sont succédé sous nos yeux en l’espace de moins de 3 ans. La première nous a fait scintiller les merveilles associées aux big data, source inépuisable de nouveaux gisements de richesse de l’économie numérique – déluge de données, nouvel or noir, fin de la science… – l’escalade métaphorique semblait sans fin. La seconde a été liée au coup de tonnerre déclenché par la suite des révélations d’Edward Snowden : en quelques heures, les cris d’alarme négligés des associations de défense des libertés devenaient réalité, en pire. Nul n’avait anticipé l’ampleur et la diversité des données collectées par la NSA. Si big data il y a, ce sont bien celles interceptées et analysé par les autorités américaines, dans une logique de « big surveillance ». Aujourd’hui, troisième vague, nous voyons se multiplier les articles qui tentent de dégonfler l’enthousiasme exagéré suscité par le projet big data, entre démonstration del’inexactitude des Google Flue Trendset analyse des biais méthodologique du big data (iciet là). Mais ces critiques ne disent rien du problème précédent : comment dénouer le lien entre production, analyse de données de masse d’une part et logique de surveillance de l’autre. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : plus notre économie inventera des services qui auront besoin de s’appuyer sur de la donnée pour fonctionner – et nous en voyons fleurir tous les jours – plus nous mettrons en place les infrastructures passives qui rendent les logiques de surveillance techniquement possibles, quel que soit le tiers qui décide de s’en servir.
(...)
*****
Refus de la propriétarisation de la donnée, déplacement du capitalisme informationnel vers une économie servicielle, montée en puissance des infrastructures ouvertes de recueil et traitement des données personnelles, développement d’une sphère des données en régime de Communs, construction d’un droit des données personnelles appuyé sur un « faisceau de droits d’usage »… Chacune de ces pistes vise à empêcher la construction d’une société de surveillance. Certaines sont déjà en cours d’exploration. A nous de multiplier les recherches et de faire se rencontrer les acteurs qui œuvrent à une sortie par le haut de la société des données de masse. Pour que données puisse rimer avec libertés.
(...)
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Refus de la propriétarisation de la donnée, déplacement du capitalisme informationnel vers une économie servicielle, montée en puissance des infrastructures ouvertes de recueil et traitement des données personnelles, développement d’une sphère des données en régime de Communs, construction d’un droit des données personnelles appuyé sur un « faisceau de droits d’usage »… Chacune de ces pistes vise à empêcher la construction d’une société de surveillance. Certaines sont déjà en cours d’exploration. A nous de multiplier les recherches et de faire se rencontrer les acteurs qui œuvrent à une sortie par le haut de la société des données de masse. Pour que données puisse rimer avec libertés.
SavoirsCom1 salue le mémoire Domaine public et biens communs de la connaissance de Clément Tisserant qui porte sur la remise en cause de l’économie traditionnelle du savoir ainsi que sur l’activité du collectif.
Nous nous réjouissons de voir que la problématique du domaine public et des biens communs de la connaissance suscite un intérêt au sein des professionnels de l’information. Si la défense et la promotion des communs de la connaissance peuvent se faire à travers l’activité des bibliothécaires, il est aussi important d’accorder un espace de réflexion au domaine public durant leur formation. Cela contribue notamment à la reconnaissance du domaine public.
Enfin, nous tenons à souligner la licence de son mémoire qui est placé sous Public Domain Mark. Il est directement accessible dans la bibliothèque numérique de l’ENSSIB.
Nous reproduisons ci-dessous le résumé du mémoire de Clément Tisserant
Nous nous réjouissons de voir que la problématique du domaine public et des biens communs de la connaissance suscite un intérêt au sein des professionnels de l’information. Si la défense et la promotion des communs de la connaissance peuvent se faire à travers l’activité des bibliothécaires, il est aussi important d’accorder un espace de réflexion au domaine public durant leur formation. Cela contribue notamment à la reconnaissance du domaine public.
Enfin, nous tenons à souligner la licence de son mémoire qui est placé sous Public Domain Mark. Il est directement accessible dans la bibliothèque numérique de l’ENSSIB.
Nous reproduisons ci-dessous le résumé du mémoire de Clément Tisserant
Il a été dit dans un article précédent qu’il suffit qu’un pays change ses règles du jeu pour que cela impacte tous les autres. Ce pays sera peut-être l’Équateur et son ambitieux projet FLOK Society.
FLOK est l’acronyme de Free/Libre Open Knowledge Society, la société pour la connaissance libre et ouverte. Le projet est ainsi présenté sur le site de nos amis de Remix the Commons :
Alors que le « Buen Vivir » vise à remplacer l’accumulation aveugle de la croissance économique par une forme de croissance qui profite directement au bien-être du peuple équatorien, le « Buen Saber » vise à créer des communs de la connaissance ouverts qui faciliteront une telle transition ; à travers le projet de recherche Free/Libre Open Knowledge (FLOK), l’Équateur entreprend de refonder son économie en déclenchant une transition nationale vers une société de la connaissance libre et ouverte.
Parmi les actions prévues, il y a la mise en place d’un réseau mondial de chercheurs sur la transition, emmené par Michel Bauwens dont le point d’orgue devrait être une grande conférence internationale organisée sous peu (Jérémie Zimmerman et Bernard Stiegler sont par exemple dans la boucle, parmi les Français).
Nous avons voulu en savoir plus en traduisant cette interview de quelques-uns des ses acteurs.
Remarque : Les vieux lecteurs du Framablog se souviendront peut-être de cette vibrante allocution de président Correa en faveur du logiciel libre (2007 déjà). Et on n’oublie pas que Julian Assange vit actuellement à l’ambassade d’Équateur à Londres depuis juin 2012.
Comment la société FLOK apporte une approche des biens communs à l’économie de l’Équateur
FLOK est l’acronyme de Free/Libre Open Knowledge Society, la société pour la connaissance libre et ouverte. Le projet est ainsi présenté sur le site de nos amis de Remix the Commons :
Alors que le « Buen Vivir » vise à remplacer l’accumulation aveugle de la croissance économique par une forme de croissance qui profite directement au bien-être du peuple équatorien, le « Buen Saber » vise à créer des communs de la connaissance ouverts qui faciliteront une telle transition ; à travers le projet de recherche Free/Libre Open Knowledge (FLOK), l’Équateur entreprend de refonder son économie en déclenchant une transition nationale vers une société de la connaissance libre et ouverte.
Parmi les actions prévues, il y a la mise en place d’un réseau mondial de chercheurs sur la transition, emmené par Michel Bauwens dont le point d’orgue devrait être une grande conférence internationale organisée sous peu (Jérémie Zimmerman et Bernard Stiegler sont par exemple dans la boucle, parmi les Français).
Nous avons voulu en savoir plus en traduisant cette interview de quelques-uns des ses acteurs.
Remarque : Les vieux lecteurs du Framablog se souviendront peut-être de cette vibrante allocution de président Correa en faveur du logiciel libre (2007 déjà). Et on n’oublie pas que Julian Assange vit actuellement à l’ambassade d’Équateur à Londres depuis juin 2012.
Comment la société FLOK apporte une approche des biens communs à l’économie de l’Équateur